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Page:Fleuriot - Mon sillon.djvu/90

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mon sillon.

Mademoiselle Bonnelin sortit, René s’approcha de la fenêtre, la vit remonter la ruelle de son pas lent et mesuré, et la suivit des yeux tant que cela lui fut possible, puis il se mit à arpenter le silencieux appartement comme pour calmer son impatience, sans daigner, prêter l’oreille à une joyeuse chanson, que la voix harmonieuse de sa sœur lui envoyait du verger.


IX


Charles Després, en quittant l’étude, était retourné chez lui, et, apprenant que son père était au jardin, il s’y rendit.

M. Després était bon jardinier et mettait la main à l’œuvre quand il le fallait.

Son jeune domestique, novice encore, ne labourant pas la terre à sa façon, il s’était dépouillé de son paletot pour lui donner une leçon. En voyant son fils venir à lui, il ordonna d’un geste à l’apprenti jardinier de s’éloigner, et appuyé sur sa bêche, il l’attendit.