Page:Fleury - Littérature orale de la Basse-Normandie, 1883.djvu/113

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DE LA BASSE-NORMANDIE

Il le reporta. Un homme qui l'attendait là lui dit: Tu as bien fait de le rapporter, sans cela c'est toi qui aurais couru à ma place.

— C'est qu'il avait eu trop chaud et qu'on lui avait permis d'ôter ses habits pour mieux courir. Au reste, si je suis coupable, je suis le moins coupable de tous, et il n'est pas juste que je sois puni tout seul.

— Tu sais donc le secret du Vaouferand ?

— Eh bien ! oui. J'étais là, pas loin, j'ai tout vu, mais je n'ai pas osé, je n'oserais pas encore le dire. C'est toujours les pau\Tes qui souffrent des sottises des grands personnages. Ça me fait plaisir d'apprendre que d'autres que moi sont punis.

Le valet fit sa peine, assure-t-on, et ne dénonça personne, si bien qu'on n'a jamais su au juste quels furent les meurtriers de M. de Rikmé. Le monitoire sur cet assassinat est le dernier qu'on ait fulminé dans le pays. Il est de 1770.