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DE LA BASSE-NORMANDIE IO5

plètement la fête fraternelle, et si l'on s'égaie un peu en compagnie des amis trépassés, on pousse rarement cette gaîté jusqu'à l'ivresse.

VIII

LES OISEAUX ET LES INSECTES

!OUS sommes aux environs de Cherbourg. Il fait chaud, très chaud. Les niériennes dansent : les couches d'air s'agitent par un joyeux mouvement oscillatoire. A l'ombre d'une haie où un grand chèvrefeuille chargé de fleurs parfumées, s'échappe des branches d'une aubépine qu'il étouffe, des petites filles se sont tapies au milieu des grandes fougères , et rient de se voir ainsi abritées. Les unes se font des couronnes de fleurs champêtres qu'elles viennent de cueiUir, d'autres fabriquent des plumeaux avec certaines graminées, dont l'épi se hérisse, d'autres s'amusent à reconnaître l'aigle à deux têtes dans des racines de fougères. L'une d'elles, qui a pris une cocci- nelle, la tient en liberté sur sa main pour l'engager à s'envoler.