DE LA BASSE-NORMANDIE II9
par la chambre et disparut sous le lit sans qu'on l'ait jamais revu ?
— Le cidre est bon, Jean-Pierre. A votre santé !
— A la vôtre, douanier. Mais voyons, pendant les nuits d'été, il n'est pas que vous n'ayez entendu quelquefois la chasse Hèle-tchien !
— Qu'appelez-vous la chasse Hèle-tchien ?
— Une chasse qui se fait dans l'air. On entend les chiens aboyer, les chevaux hennir, les hommes crier. C'est une chasse comme il y en avait autre- fois avant l'invention de la poudre.
— Où la voit-on, cette chasse?
— Dans l'air, je vous ai dit. Quelques-uns pré- tendent qn'ils ont vu des chiens, des chevaux, des honmaes passer comme une foudre. Les autres disent qu'ils ont seulement entendu le bruit sans rien voir.
— J'ai parfois entendu des bruits bizarres et comme des cris étranges pendant les belles nuits; mais je n'ai jamais vu ni entendu la chasse Hêle-tchien. Je crois que ce que j'ai entendu , c'étaient tout simplement des cris d'oiseaux, d'oiseaux de passage qui voyageaient en se rendant à leur destination, à moins que ce ne fussent des