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lyo ■ LITTÉRATURE ORALE

Si malgré cela tu réussis à la voler, je te la donne.

— Merci, monseigneur, la vache est à moi, je vous en réponds.

On confie la vache à deux conducteurs, après les avoir avertis qu'on tâchera de les voler.

— Un bon averti en vaut deux, dit le proverbe, répondit un des conducteurs ; nous serons sur nos gardes.

L'un attache une corde aux cornes de la vache et se met devant, l'autre prend en main la queue de la bête et se met derrière. Il était difficile même d'approcher de l'animal.

Jacques ne s'en approcha pas. Les conducteurs avaient à traverser un bois. Jacques alla se pendre à l'un des arbres. Les conducteurs le regardèrent et ne le dépendirent pas. Ce fut lui qui se dépendit quand ils furent passés; puis il courut bien vite à travers le bois, gagna le chemin par où devaient passer les conducteurs de la vache et, un peu plus loin, ils trouvèrent un autre pendu. C'était encore Jacques.

— C'est donc la cacfie es pendus (le sentier aux pendus) par ici? Qu'est-ce que cela veut dire? dit un des paysans.