— Tu es venu ici en volant ?
— C’est-à-dire que j’ai essayé, mais j’ai été un sot. J’ai voulu m’envoler et je suis tombé dans les branches. Vois-tu, pour voler, il faut se frotter d’une graisse.
— Quelle graisse ?
— Dame ! on me l’a donnée.
— Qui te l’a donnée ?
— Je ne peux pas te le dire, j’ai promis de me taire. On dit que c’est de la graisse d’enfant mort sans baptême ; je n’en sais rien. Arrivé dans le bois, j’ai tiré mes hardes, je les ai cachées dans la haie, ici tout près, nous allons les retrouver ; puis je me suis frotté. On m’avait dit de m’élancer en criant : Pic par sus feuilles !
— Eh bien ?
— Eh bien, je me suis lancé dans l’air, mais la langue m’a fourché. J’ai crié : Pic par sous feuilles ! et je suis tombé dans les branches par dessous les feuilles et non par dessus.
— Et à présent tu ne peux plus t’envoler ?
— Non, je n’ai plus de graisse, et quand la graisse vous manque, impossible d’aller plus loin. C’est fini pour cette nuit.
— Sais-tu que c’est un vilain péché que tu as