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Page:Fleury - Marivaux et le Marivaudage, 1881.djvu/359

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Scène XIV

MADAME LÉPINE, LE CHEVALIER, CATHOS, LA RAMÉE


LE CHEVALIER

Ne m'oubliez pas, ma chère Madame Lépine, et servez-moi auprès de la Marquise, car mon cœur est pressé… Jusqu'au revoir, notre chère amie.

MADAME LÉPINE

Un moment… L'affaire de votre régiment est-elle terminée, Monsieur le Chevalier ?

LE CHEVALIER

Il ne me faut plus que dix mille écus ; et je vais voir si mon notaire me les a trouvés.

Il sort.

LA RAMÉE, à Cathos.

C'est une bagatelle, et nous les aurons tantôt.


Scène XV

LA RAMÉE, CATHOS, MADAME LÉPINE


LA RAMÉE, continuant, à Cathos.

Je laisse partir Monsieur le Chevalier, pour avoir une petite explication avec mes amours. Soubrette de mon âme ! je boude aussi, moi.

MADAME LÉPINE, riant.

Ha, ha, ha !… encore un boudeur.

CATHOS

Et à cause de quoi donc ?

LA RAMÉE

Ne suis-je pas en avance avec vous d'un certain poulet ?

CATHOS

Un poulet ? je n'ai point vu de poulet.

LA RAMÉE

J'entends certain billet.

CATHOS

Ah ! cela s'appelle un poulet ! Oh ! je le sais bien, mais laissez faire. Ce n'est pas la modestie qui me tient ; je ne recule pas plus qu'une Marquise : mais il faut du temps, et vous n'avez qu'à vous en aller un peu, vous aurez votre affaire toute griffonnée.

LA RAMÉE

Griffonnez, brunette ; je vous donne vingt minutes pour m'exprimer vos transports. Je vais, en attendant, haranguer certain cabaretier, à qui je dois vingt écus, et qui a comme envie de manquer de patience avec moi. S'il m'honorait d'une assignation, il faudrait