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Mais si, écœurés de cet état de choses, vous voulez avec nous le bien-être pour tous, vous vous déciderez alors à porter coup sur coup contre la société actuelle. Vous lutterez au contraire contre cette patrie inhumaine, contre les exploiteurs et les gouvernants pareils à des vampires qui vivent de ces préjugés qui coûtent tant de sang et de misère !

De la patrie découle l’esclavage ; de son effondrement naîtra la liberté.

À vous de choisir entre la Révolution et le militarisme, entre la dignité et l’avilissement.

Ceci est déjà assez complet, puisque, sauf la religion, toutes les institutions bourgeoises y sont outragées. Mais l’affiche de Nîmes ne s’adresse pas au soldat ; seulement au conscrit. Et comme il faut que la muse anarchiste intervienne, une chanson est lancée dans les ateliers parisiens, chanson bientôt imprimée à Paris, — imprimerie Brunel, 34, rue Serpente, — pour être aussitôt répandue par milliers d’exemplaires à travers la province. Cette chanson fait partie d’une série qui compte des pièces assez curieuses. La voici :

LES CONSCRITS INSOUMIS

Allons, enfants des prolétaires,
On nous appelle au régiment ;
On veut nous faire militaires
Pour servir le gouvernement.
Nos pères furent très dociles
À des règlements incompris !

Nous, nous serons moins imbéciles,
Les insoumis.bis

bis.