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LES COULISSES DE L’ANARCHIE

pire abattu. Ensuite on l’a sagement averti que la République avec M. Thiers n’était pas tout à fait la République ; puis que la République avec le Maréchal n’était pas la République du tout. M. Grévy venu, on lui a enfin déclaré que les temps étaient mûrs, mais qu’il n’avait guère à compter que sur lui-même.

— Tu as ton bulletin de vote, Populo ! À toi de t’en servir ! Te voilà souverain maintenant !

Ce souverain, ce roi au nom de qui on signait le traité de Francfort et on payait la rançon de la France, ce roi dont on faisait flotter les couleurs en Afrique, en Asie, à Madagascar, n’avait même pas de couronne à mettre au mont-de-piété les semaines — non seulement les jours — où il avait faim !

Il a montré de la résignation parce que, naguères, son curé lui avait enseigné à en avoir, — ce qu’il n’est point disposé à lui pardonner. On l’a vu voter, faire des députés, faire des sénateurs, poursuivre en un mot l’expérience, l’essai loyal de l’évolution si souvent reculée et si longtemps attendue. Cela jusqu’au jour où il a compris — on l’a quelque peu aidé à comprendre — que les choses continuaient, continueraient simplement d’aller comme elles allaient. Si, depuis cette découverte, le prolétaire ne s’est pas insurgé, il ne faut pas que la société s’attribue l’honneur de sa modération. Non. La classe ouvrière, très divisée encore sous le rapport des doctrines, des moyens à mettre en œuvre pour assurer le triomphe de la Révolution, ne reculera pas devant une lutte à