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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/173

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voquaient la colère de M. Chabrié contre M. David qui tenait tête à tous avec un aplomb imperturbable.

— Il faut convenir, M. David, disait M. Briet, que vous eussiez été un excellent réveille-matin. Vraiment, j’admire, moi vieux marin, avec quelle facilité vous jurez contre la tempête ; cependant je ne pense pas qu’elle vous mouille les cheveux, car si cela était, ils ne seraient pas aussi bien bouclés. Je m’étonne que vos jurements ne corrigent pas l’aimable chienne de Chabrié de faire ses ordures sur le pont, ce qui ne laisse pas que de rendre le service tout à fait attrayant : qu’ils ne rendent pas notre mousse plus soigneux, quoiqu’il passe toute la matinée à vous faire chauffer de l’eau douce pour savonner vos mains blanches ; j’ai été surpris aussi qu’ils n’aient pas plus de puissance sur ce bon Emmanuel. Il paraît, d’après ce que j’ai entendu ce matin, qu’il ne fait pas plus de cas de vos recommandations que des miennes. C’est à merveille, M. David ; certes, vous pouvez vous attribuer une large part des tribulations qu’il nous faut subir à bord de ce cher Mexicain.

— Briet, disait M. Chabrié, je suis fâché que ma chienne te déplaise ou t’incommode. J’ai