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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/174

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donné l’ordre à Lebarre de l’amarrer dans son tonneau : pourquoi ne m’a-t-il pas obéi ?

— Mon cher ami, ta chienne ne me déplaît aucunement ; mais je dis qu’à bord d’un petit bâtiment où l’on ne peut faire quatre pas, il n’est pas agréable, pendant la manœuvre de nuit, d’avoir un grand diable de chien comme ta Cora dans les jambes : un de ces jours, elle nous fera casser le cou.

— Mais avant de partir je t’ai demandé si tu la voulais, et tu y as consenti.

— Mon cher ami, tu dois sentir que si chacun de nous avait à bord un animal de son choix, singe, écureuil, perroquet ou autre, tous ces jolis animaux feraient de ton navire un enfer insupportable. Mais c’est fini, n’en parlons plus.

— Je suis content de ce que dit Briet. Vous voyez Chabrié, que je ne suis pas le seul à me plaindre de votre chienne.

— David, vous êtes un imbécile et un égoïste ! Ma chienne peut incommoder Briet, mais vous qui ne venez sur le pont que pour y fumer votre cigare, vous qui êtes mollement et chaudement couché à huit heures, quand vous n’avez pas à causer avec mademoiselle Flora, de quelle incommodité peut vous être Cora ?… Je vois, mon