demain, ce qui les aurait beaucoup amusés.
Ils étaient tous réunis sur le mole quand nous mîmes pied à terre. Je fus surprise de l’aspect du quai. Je me crus dans une ville française : tous les hommes que je rencontrais parlaient français ; ils étaient mis à la dernière mode. Je remarquai que j’étais le point de mire de tout ce monde, sans qu’alors je pusse comprendre pourquoi. M. David me conduisit chez madame Aubrit, Française tenant une maison garnie à Valparaiso. Il ne jugea pas convenable d’y laisser M. Miota, et le mena dans un autre hôtel tenu également par une Française. La maison de madame Aubrit est sur le bord de la mer ; ma croisée donnait sur la plage, la chambre était très bien meublée, mi-partie à la française et à l’anglaise.
Descendant à terre après cent trente-trois jours de navigation, je ne savais plus marcher : j’allais dandinant au roulis ; tout tournait autour de moi, et mes pieds étaient si sensibles, que je sentais à la plante d’assez vives douleurs lorsque j’étais debout.
Le soir, M. Miota vint me voir : je le priai de chercher à apprendre par la ville des nouvelles d’Aréquipa, de mon oncle Pio, et surtout de savoir si ma grand’mère vivait toujours.