Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/228

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chambre était le point de réunion de ces messieurs. Leurs affaires n’offraient pas une brillante perspective ; ils avaient trouvé la place encombrée ; ils ne faisaient pas de rentrées, et l’échéance de leurs factures les inquiétait horriblement. M. David entra, un soir, avec un air tout satisfait. — Chère demoiselle, me dit-il, j’ai une bonne nouvelle à vous apprendre : nous voilà sans inquiétude pour nos époques de paiement ; nous venons de recevoir des lettres de M. Roux, de Bordeaux, par lesquelles il nous annonce qu’il se porte caution pour nous, et se charge de payer toutes nos obligations à mesure qu’elles viendront à échoir. Il dit qu’il regarde Chabrié comme membre de sa famille, comme étant déjà son fils… Vous savez, ajouta M. David, qu’avant notre départ de Bordeaux, il avait été question de marier Chabrié avec mademoiselle Roux : le mariage ne plut pas à notre ami, parce qu’il trouvait cette demoiselle beaucoup trop jeune ; quoi qu’il en arrive, cette circonstance est bien heureuse pour nous : notre opération est bonne ; mais les rentrées, plus tardives que nous ne le pensions, l’eussent rendue mauvaise, sans l’obligeance de M. Roux, qui va nous faciliter les moyens d’attendre.