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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/28

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chée dans ses écrits, les a signés d’un nom d’homme. Quels retentissements peuvent avoir des plaintes que des fictions enveloppent ? Quelle influence pourraient-elles exercer lorsque les faits qui les motivent se dépouillent de leur réalité ? Les fictions plaisent, occupent un instant la pensée, mais ne sont jamais les mobiles des actions des hommes. L’imagination est blasée, les déceptions l’ont rendue défiante d’elle-même, et ce n’est plus qu’avec de palpables vérités, d’irrécusables faits, qu’on peut espérer d’agir sur l’opinion. Que les femmes dont la vie a été tourmentée par de grandes infortunes fassent parler leurs douleurs ; qu’elles exposent les malheurs qu’elles ont éprouvés par suite de la position que les lois leur ont faite et des préjugés dont elles sont enchaînées ; mais surtout qu’elles nomment… Qui, mieux qu’elles, serait à portée de dévoiler des iniquités qui se dérobent dans l’ombre