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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/29

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au mépris public ?… Que tout individu enfin, qui a vu et souffert, qui a eu à lutter avec les personnes et les choses, se fasse un devoir de raconter dans toute leur vérité les évènements dans lesquels il a été acteur ou témoin, et nomme ceux dont il a à se plaindre ou à faire l’éloge ; car, je le répète, la réforme ne peut s’opérer, et il n’y aura de probité et de franchise dans les relations sociales que par l’effet de semblables révélations.

Dans le cours de ma narration, je parle souvent de moi. Je me peins dans mes souffrances, mes pensées, mes affections : toutes résultent de l’organisation que Dieu m’a donnée, de l’éducation que j’ai reçue et de la position que les lois et les préjugés m’ont faite. Rien ne se ressemble complètement, et il y a sans doute des différences entre toutes les créatures d’une même espèce, d’un même sexe ; mais il y a aussi des res-