Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/315

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Le lendemain, quand je m’éveillai, je me sentis tout à fait remise. La bonne dame Najarra eut l’obligeance de me faire apporter un bain préparé par ses ordres. J’y restai une demi-heure, me recouchai ensuite dans mes beaux draps de fine batiste garnie, et l’on me servit un excellent déjeuner. Mon petit Mariano me tint encore compagnie et m’amusa beaucoup par tous ses raisonnements aussi originaux qu’extraordinaires. Je me levai et fis une toilette assez soignée car je savais que j’allais recevoir de nombreuses visites. Vers midi, M. de Castellac vint me dire de me dépêcher, que quatre cavaliers, venus d’Aréquipa, demandaient à m’être présentés. En sortant de la chapelle, située au bout de la galerie qui entoure la maison, je vis venir au devant de moi un jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, qui me ressemblait tellement qu’on l’aurait pris pour mon frère ; c’était mon cousin Emmanuel de Rivero ; il parle le français comme s’il était né sur le sol de la France. On l’y avait envoyé à l’âge de sept ans, il en était de retour depuis une année seulement. Nous fûmes tout de suite en étroite sympathie. Voici les premières paroles qu’il m’adressa : — Ha ! ma cousine ! comment