Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/372

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« A mademoiselle Flora de Tristan, à Aréquipa.


« Mademoiselle,

« Au moment de vous quitter, probablement pour toujours, je viens vous dire adieu… Je sens combien vous allez rester seule et malheureuse après l’amour vrai et dévoué que vous venez de perdre… Je n’ai pas besoin de vous dire tout ce que votre étonnante conduite… a de poignant, d’affreux pour moi. Je vous quitte pour toujours… Ah ! Flora, je ne souhaite pas que vous compreniez ce qu’il y a de douleur dans ce mot toujours !

Comme les faibles services que je pourrais vous rendre n’auront lieu que dans le cas où il vous arriverait un événement funeste, je ne vous les offre pas pour vous ; mais je vous le répète, que votre dernière heure soit douce, votre fille trouvera en moi un ami qui lui fera aimer la mémoire de sa mère.

Adieu !… adieu pour toujours !

« Z. Ch. »
Ce 29 octobre 1833.


Cette lettre dont la lecture me fit éprouver une vive peine, me prouvait que j’avais complètement atteint mon but. Chabrié avait arraché de son cœur l’amour que je lui inspirais ; dès lors, il pourrait faire un mariage de convenance, être heureux peut-être, car, avec la