Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/398

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chua : Ici je m’arrête ; puis, se retournant, il voit que cinq de ses compagnons seulement l’avaient suivi ; mais l’Inca n’a plus de confiance qu’en la voix de Dieu ; il persiste, et, autour de son dard, sur les flancs d’un volcan, que de toutes parts les déserts environnent, les hommes groupent leurs habitations. Ainsi que les conquérants, les fondateurs de l’empire, Maita n’a été que l’aveugle instrument des secrets desseins de la Providence. Les cités qui se sont développées sur la terre ont, comme les hommes qui s’y sont élevés, dû parfois leur grandeur à leur mérite ; mais, souvent aussi, à des causes fortuites qui ne semblent pas la justifier aux yeux de la raison.

Bien qu’Aréquipa se trouve par les 16° 13’ 2” de latitude méridionale, son élévation au dessus du niveau de la mer et le voisinage des montagnes en rendent le climat tempéré. Cette ville est placée au milieu d’un tout petit vallon d’une ravissante beauté ; il n’a pas au-delà d’une lieue de large sur deux de long ; fermé de tous côtés par de hautes montagnes, il est arrosé par le Chile, qui prend sa source au pied même du volcan. Le bruit de cette rivière, dans son cours, rappelle le Gave des