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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/399

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Pyrénées ; le lit en est bizarre, très large en certains endroits, resserré en d’autres ; presque toujours hérissé d’énormes pierres ou couvert de galets ; il offre parfois un sable doux et uni au pied de la jeune fille. Le Chile, qui ressemble à un torrent après la saison des pluies, est presque toujours à sec pendant l’été. Ce vallon est cultivé en blé, maïs, orge, alfalfa (espèce de luzerne), et en plantes potagères ; on y voit peu de maisons de plaisance. Au Pérou, on est trop occupé d’intrigues de toute espèce pour aimer le séjour de la campagne.

La ville occupe, dans le vallon, un vaste emplacement ; de la hauteur de Tiavalla, elle paraît en occuper un plus grand encore ; de là, une étroite bande de terrain semble seulement la séparer du pied des montagnes ; de là, cette masse de maisons toutes blanches, cette multitude de dômes étincelant au soleil, au milieu de la variété des teintes vertes du vallon, de la couleur grise des montagnes, produisent sur le spectateur un effet qu’il ne croyait pas donné aux choses de ce monde de produire. Le voyageur qui, de Tiavalla, contemple Aréquipa pour la première fois, est tenté d’imaginer que des êtres d’une autre nature y cachent leur existence mysté-