Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/401

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son voyage volcanique, des notes et des dessins très curieux, que j’ai regret de n’avoir pas en ma possession pour les communiquer au lecteur. Il fit cette ascension accompagné de dix Indiens armés de crocs. Cinq seulement furent assez forts pour le suivre ; trois restèrent en route et deux périrent en tombant ; ils furent trois jours à monter jusqu’au sommet, et ne purent y rester que quelques heures, tant le froid était intense. Les difficultés de la descente surpassèrent de beaucoup celles de la montée. Tous furent blessés, déchirés ; Althaus faillit se tuer. Le volcan (il n’est pas désigné par un autre nom) est à douze mille pieds au-dessus du niveau de la mer ; les deux montagnes qui l’avoisinent, l’une à droite, l’autre à gauche, dont les sommets, couverts de neiges éternelles, étincellent de mille reflets sous les rayons du soleil, sont à une très grande distance de lui, et plus gigantesques encore ; la première se nomme Pichaimpichu, la seconde Chachaur ; ce sont deux volcans entièrement éteints. L’extrême élévation de ces trois montagnes isolées, dont la base est elle-même très élevée au dessus de la pampa, les fait, de ce point de vue, paraître se tenir.