Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/421

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jeunes filles donnent aux étrangers. En épousant un étranger, elles espèrent voir le pays où il est né, la France, l’Angleterre, l’Italie ; réaliser un voyage dont le rêve a longtemps souri à leur imagination ; et cette perspective donne à ces unions un charme tout particulier, lorsque souvent elles n’en auraient aucun par elles-mêmes. Les idées de voyage mettent la langue française en vogue parmi les dames ; beaucoup l’apprennent dans l’espoir d’en avoir besoin un jour ; en attendant, elles en jouissent par la lecture de quelques uns de nos bons ouvrages, et, tout en développant leur belle intelligence, elles supportent avec moins d’ennui la monotonie de la vie qu’offre le pays. Tous les hommes bien élevés savent aussi le français.

Le Panthéon, beau cimetière nouvellement construit, est à deux lieues de la ville ; il est situé sur la pente d’une colline, en face du volcan, et occupe un très vaste espace. De loin, rien de plus bizarre, de plus mélancolique que la vue des hautes murailles blanches et dentelées qui l’entourent. Sur la hauteur de ces murailles sont disposés trois rangs de niches pratiquées dans l’épaisseur. Les cercueils sont déposés dans ces niches, dont l’entrée se ferme au moyen d’une