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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/420

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de leur imagination, jointe au défaut d’instruction, explique cette fureur locomotive. Ce n’est qu’en changeant de lieu qu’ils peuvent alimenter leur pensée, avoir de nouvelles idées, éprouver d’autres émotions. Les dames, particulièrement, vont et viennent des bourgades de la côte, telles qu’Islay, Camana, Arica, où elles prennent des bains de mer, aux sources d’eaux minérales. Il y a plusieurs de ces sources dans les environs d’Aréquipa, dont les propriétés sont très renommées ; celle d’Ura opère des cures merveilleuses ; l’eau en est verte et chaude à brûler. Il n’est rien de plus sale, de plus incommode que les lieux de la côte et de l’intérieur où se rende la bonne société pour prendre des bains ; néanmoins ils sont tous très fréquentés : on dépense beaucoup d’argent pour y faire un séjour de trois semaines ou d’un mois.

Les femmes d’Aréquipa saisissent avec empressement toutes les occasions de voyager, dans n’importe quelle direction, en Bolivie, au Cuzco, à Lima, au Chili ; et la dépense ou les extrêmes fatigues ne sont jamais motifs à les arrêter. C’est à ce goût pour les voyages que je serais tentée d’attribuer la préférence que les