Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/441

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de la fin de la lutte. Il se résigna donc à rester au Pérou ; et, réfléchissant que, dans ce pays nouveau, ses talents d’ingénieur pouvaient recevoir une grande variété d’emplois, il proposa au gouvernement de lever le plan topographique du territoire, et de se charger de tous les travaux d’art qu’on jugerait convenable d’entreprendre. Sa proposition fut acceptée ; il resta attaché à l’armée péruvienne en qualité de colonel du génie, fut nommé ingénieur et géographe en chef de la république et chargé de l’exécution de la carte du Pérou : on lui alloua 600 piastres par mois (3000 fr.), indépendamment de ses frais de voyage. Il eut deux aides de camp attachés à sa personne comme chef du génie militaire, et deux aides-géographes pour les travaux topographiques. Il y avait quatorze ans qu’Althaus habitait le Pérou ; il s’était trouvé à toutes les affaires sans avoir jamais reçu dans aucune la plus légère blessure. En 1825, il vint, à la suite de Bolivar, à Aréquipa, et alla loger chez mon oncle Pio, qu’il connaissait beaucoup. Il y connut ma cousine Manuela de Florez, fille d’une sœur de mon père, en devint amoureux, se fit aimer de la jeune fille et, surmontant une légère opposition, il l’obtint de mon oncle, tuteur