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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/444

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de la succession, Althaus, franc militaire, peu versé en matière d’intérêts, ayant affaire à un homme de la force de mon oncle, n’eut pas la meilleure part. Il fut lésé en tout ; il se plaignait, entre autres choses, que toutes les bonnes terres de Camana se trouvaient dans le lot de mon oncle, tandis que les mauvaises avaient été laissées pour les parts de Manuela et de la fille de ma cousine Carmen.

De Camana, mon oncle s’était rendu à Islay pour y prendre les bains de mer. Il me fut évident qu’il affectait en différant, sous divers prétextes, son retour à Aréquipa, de montrer ostensiblement qu’il ne me craignait pas. Depuis trois mois, j’habitais sa maison, je l’attendais. Enfin il m’annonça son départ d’Islay, m’invitant à venir à sa rencontre, si cela me convenait, jusqu’à sa maison de campagne, où il comptait s’arrêter.

J’allais donc voir cet oncle sur lequel reposaient maintenant toutes mes espérances, l’homme, qui devait tout à mon père, son éducation, son avancement et, par suite, ses succès dans le monde ! Quel accueil allait-il me faire ? quelle sensation éprouverais-je à sa vue ? À cette pensée mon cœur battait avec violence : dans ma jeu-.