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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/54

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une constante irritation. Le bâtiment était largement approvisionné, et notre cuisinier excellent.

Nous n’étions que cinq passagers : un vieil Espagnol, ancien militaire, qui avait fait la guerre de 1808, et depuis dix ans s’était établi à Lima. Ce brave homme avait voulu revoir sa patrie avant de mourir, et retournait au Pérou. Il emmenait avec lui son neveu, jeune garçon de quinze ans, remarquable par son intelligence. L’oncle se nommait don José, et le neveu Cesario. Le troisième passager, Péruvien, né dans la ville du Soleil (le Cuzco) avait été envoyé à Paris, à l’âge de seize ans, pour y faire son éducation ; il avait alors vingt-quatre ans. Son cousin, jeune Biscayen de dix-sept ans, l’accompagnait. Le Péruvien se nommait Firmin Miota, et son cousin tout simplement don Fernando, n’étant pas, plus que les deux premiers passagers, désigné par un nom patronimique. Il n’y avait, de ces quatre étrangers, que M. Miota qui parlât français. J’étais la cinquième personne passagère à bord du Mexicain.

Le capitaine, M. Chabrié (Zacharie), était un homme de trente-six ans, né à Lorient. Son père, officier de la marine royale, lui fit suivre