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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/62

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le sourire toujours errant sur ses lèvres forment un ensemble agréable de contrastes et d’harmonies qui lui donne une expression de gaîté et de bonheur qu’il est bien loin de ressentir. M. David est ce que le monde appelle un homme aimable, parlant beaucoup, mais avec grace et gaîté, et ayant dans la conversation le genre d’amabilité que les dames accueillent. De plus, c’est un dandy qui passe le cap Horn en bas de soie, fait sa barbe tous les jours, parfume ses cheveux, récite des vers, parle anglais, italien et espagnol, et ne se laisse jamais tomber, même dans les plus forts roulis. Tels étaient les personnages qui se trouvaient réunis sur le Mexicain.

Dès notre arrivée à bord, chacun de nous s’occupa de se caser dans son petit trou le mieux qu’il put. M. David m’aida à faire tous mes arrangements, en m’indiquant, avec l’expérience qu’il avait des voyages sur mer, ce que j’avais à faire pour m’éviter le plus de désagréments possibles.

Je me sentis prise par le mal de mer une heure après être entrée dans cette maison flottante. Ce mal a été décrit tant de fois par les nombreuses victimes qui en ont été torturées, que j’éviterai de fatiguer mon lecteur d’une