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rassés de fatigue, et je suis bien sûr qu’ils resteront là trois ou quatre jours pour se refaire.

— Vous croyez donc qu’ils ne viendront pas aujourd’hui ?

— Je ne pense pas qu’ils soient ici avant quatre ou cinq jours ; ainsi, vous pouvez aller retrouver Manuela. Au surplus, vous verrez la mêlée du haut des tours du monastère, aussi bien que de dessus la maison de votre oncle.

Je suivis son conseil, et j’allai à Santa-Cathalina rejoindre mes parentes.

— Me voilà donc encore dans l’intérieur d’un couvent ; mais quel contraste avec celui que je venais de quitter ! quel bruit assourdissant, quels houras quand j’entrai ! La Francesita ! la Francesita ! criait-on de toutes parts. À peine la porte fut-elle ouverte, que je fus entourée par une douzaine de religieuses qui me parlaient toutes à la fois, criant, riant et sautant de joie. L’une m’ôtait mon chapeau, parce que, disait-elle, un chapeau était un vêtement indécent ; mon peigne fut également ôté sous le même prétexte qu’il était indécent ; une autre voulait me retirer mes gigots, toujours sur la même accusation d’être très indécents. Celle-là écartait ma robe par derrière, parce qu’elle vou-