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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/169

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ment, quoique, pour la forme, chacune des religieuses y tienne encore un lit, qui est blanc, selon que la règle l’exige. Elles ne sont pas non plus astreintes, comme les carmélites de Santa-Rosa, à cette foule de pratiques religieuses qui emploient tout le temps de ces dernières. Il leur reste au contraire, après l’accomplissement de leurs devoirs conventuels, beaucoup de loisir qu’elles consacrent au soin de leur ménage, à l’entretien de leurs vêtements, à des occupations de charité, enfin à leurs amusements. La communauté a trois vastes jardins qui ne sont cultivés qu’en légumes et maïs, parce que chaque religieuse cultive des fleurs dans le jardin de sa cellule. Au surplus, la vie que mènent ces dames est très laborieuse ; elles travaillent à toute sorte de petits ouvrages d’aiguille, prennent des pensionnaires qu’elles instruisent, et ont, en outre, une école gratuite où elles font l’enseignement des filles pauvres. Leur charité s’étend à tout : elles donnent du linge aux hôpitaux, dotent de jeunes filles, et journellement distribuent du pain, du maïs et des vêtements aux pauvres. Les revenus de cette communauté s’élèvent à une somme énorme ; mais ces dames dépensent en proportion de ces mêmes revenus. La supé-