Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/19

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effet, comme la fille de mon frère ; mais, comme la loi ne vous confère aucun titre à la succession qui serait échue à mon frère, je ne vous dois rien de ce qui lui aurait appartenu.Il vous revient le cinquième seulement de ce qui lui appartenait à sa mort.

— Mon oncle, le mariage de mon père avec ma mère est un fait notoire ; il n’a été dissous que par la mort. Ce mariage, célébré par un prêtre, comme vous le savez, n’a pas été, j’en conviens, revêtu des formalités prescrites par les lois humaines : j’ai été la première à vous l’annoncer. Mais la bonne foi saurait-elle se faire un droit de l’omission de ces formalités pour s’approprier le pain de l’orpheline ? Pensez-vous que les moyens de suppléer à ces formes omises m’eussent manqué, si j’avais eu raison de douter de votre justice ? Croyez-vous qu’il m’eût été difficile d’obtenir d’une des églises d’Espagne un titre qui régularisât le mariage de ma mère ? Munie de cette pièce, vous eussiez tenté en vain de me refuser la part qui revenait à mon père : vous n’auriez pu m’en priver d’une obole. Avant mon départ, j’ai consulté plusieurs avocats espagnols ; tous m’ont conseillé de me nantir d’un pareil titre, en m’indi-