Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/198

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bles religieuses n’omirent rien pour nous plaire et pour nous faire jouir des récréations que le couvent leur permettait de nous offrir. Nous fûmes reconduites jusqu’à la porte par toute la communauté, pêle-mêle, sans cérémonie et sans la moindre étiquette ; mais avec une affection si vraie et si touchante, que nous pleurâmes avec les bonnes religieuses de la peine réelle que nous éprouvions à nous séparer. Nos impressions étaient bien différentes de celles que nous ressentîmes à notre sortie de Santa-Rosa. Cette fois, nous ne sortions qu’à regret du couvent, et nous nous arrêtâmes à plusieurs reprises dans la rue pour porter nos regards sur les tours de l’asile hospitalier que nous venions de quitter. Nos enfants et les esclaves étaient tristes, et ces dames ne tarissaient pas en éloges sur la bonté de ces aimables religieuses.

Il n’y eut pas de jour, dans la semaine qui suivit notre sortie, que ces religieuses ne nous aient envoyé des cadeaux de toute espèce. Il serait difficile de se faire une idée de la générosité de ces excellentes dames. J’avais gardé un si agréable souvenir de l’accueil amical que j’avais reçu dans le couvent de Santa-Cathalina,