voyez, tous ces citoyens qui devaient mourir pour la patrie sont cachés dans les couvents ; votre oncle se couche ; les Goyenèche, les Gamio, etc., se contentent de pleurer. Eh bien, je vous le demande, que diable voulez-vous faire avec ce peuple de poules mouillées ? Je regarde comme certain que nous perdrons la bataille, et j’en suis contrarié, car je déteste ce Gamarra.
Althaus me serra la main, me rassura sur son sort en me disant : « Ne craignez rien pour moi, les Péruviens savent courir mais non pas tuer ; » et il retourna au camp.
Je fus réveillée, avant le jour, par un vieux chacarero, qui venait nous dire, de la part d’Althaus, que San-Roman, profitant de l’obscurité de la nuit, avait quitté sa position pour se retirer vers Cangallo, et que Nieto s’était mis à sa poursuite avec toute l’armée, suivi même des ravanas.
Lorsque le jour parut, je montai sur la maison et ne vis plus dans la plaine vestige d’aucun camp ; enfin ils étaient partis pour aller se battre.
De nouveau la foule couvrait les dômes des églises et des couvents ; mais ce n’était plus cette réunion d’êtres n’en formant qu’un seul