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supérieurs à ceux de Nieto. Messieurs Montoya, Torres, Quirroga, et surtout Escudero, sont des hommes fort distingués.

Escudero est un de ces Espagnols à l’esprit aventureux, qui ont quitté la belle Espagne pour aller tenter fortune au Nouveau-Monde ; très savant, il est, selon l’occurrence, militaire, journaliste ou commerçant ; se prête à toutes les exigences du moment avec une étonnante facilité, et excelle dans chaque genre sur lequel le porte sa prodigieuse activité, comme si genre était la spécialité de sa vie. Escudero a l’esprit vif, l’imagination inépuisable, le caractère gai, une éloquence persuasive ; il écrit avec chaleur, et néanmoins il a su se faire aimer de tous les partis.

Cet homme extraordinaire était le secrétaire, l’ami, le conseiller de la señora Gamarra ; depuis trois ans, il occupait, auprès de cette reine, une position d’intimité, objet de l’envie d’une foule de rivaux. Il s’était dévoué à sa cause, écrivait pour faire prévaloir ses plans et repousser les attaques continuelles dirigées contre elle ; il combattait sous ses ordres, l’accompagnait dans ses courses aventureuses et ne recu-