Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/268

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empire ; les secousses dont il a été assailli ont été trop fortes pour la douceur de son caractère. Quant à ma sœur, je n’ose la regarder ; ses yeux me font peur… Ma femme et moi, nous faisons tout ce que nous pouvons pour l’empêcher de parler, mais cela est impossible ; elle parle seule, même la nuit ; voyez-la actuellement, elle continue de discourir sans s’apercevoir que nous ne l’écoutons pas ; elle est fo… ; il ne put achever… En prononçant ces derniers mots, sa voix s’éteignit dans les sanglots. C’était une scène déchirante ! Mon oncle se leva et me dit, en français : — Quelle leçon, Florita, pour ceux dont les désirs aspirent à des biens dont le poids excède leurs forces ! Cette famille est parvenue à d’immenses richesses, aux titres, aux honneurs, aux dignités ; mais elle n’a pas compris qu’il faut savoir perdre une partie de ses avantages pour conserver le reste ; le moral s’est affaissé sous les faveurs de la fortune ; et, lorsque les revers sont survenus, ils n’ont pu en soutenir l’assaut. L’un va mourir imbécille, l’autre folle.

L’évêque ressemblait à un squelette, tant sa figure était amaigrie, vieillie et cadavéreuse ; tout couvert de soie et d’or, enfoncé dans un