Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
289

nous ayons. Or, je trouve inutile de faire beaucoup de dépenses dont le résultat serait peut-être de rendre Florentino pire qu’il n’est.

Mes instances ne purent rien obtenir de mon oncle ; il m’objecta l’âge de Florentino et son caractère gâté par sa mère, qui le rendraient indocile à mes conseils et à la direction que je voudrais lui donner. Je repoussai ses objections en lui faisant observer que l’amour-propre de son fils et le sentiment de son infériorité le porteraient à faire des efforts pour se mettre au niveau des camarades dont il serait entouré. Battu sur tous les points, mon oncle allégua la dépense que lui occasionnerait le séjour de Florentino en France ; je me mis à sourire à cette dernière objection ! — Je ne parle pas, ajouta-t-il, des frais d’une éducation dont il ne profiterait pas, mais des dépenses dans lesquelles son âge ne tarderait pas à l’entraîner. — Certes, don Pio est assez riche pour courir le risque de payer quelques folies de jeunesse ; mais le pauvre homme était en peine pour cacher le véritable motif qui le faisait persister dans son refus. Mon oncle a toujours régné chez lui en maître absolu ; ses connaissances, en toutes choses, lui donnent une telle supériorité, que