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tenais, de la gracieuse galanterie du colonel Escudero, une garde de sûreté. Le lieutenant Monsilla, avec deux lanciers, était chargé par lui de ma défense.

Ce voyage fut beaucoup moins pénible que le premier ; je m’étais munie de choses nécessaires pour me garantir, autant que possible, du soleil, du vent, du froid, de la soif, en un mot de toutes les souffrances du désert. J’avais deux bonnes mules, afin de pouvoir changer de monture ; ensuite M. Smith eut l’extrême politesse de mettre son second cheval à ma disposition. Ma tante Joaquina m’avait prêté deux selles, une anglaise pour le cheval, et une autre mieux appropriée aux mules ; enfin les soins dont m’environnait M. Smith me faisaient trouver en lui un second don Balthazar, qui, ayant dix ans d’expérience de ces sortes de voyage, ne le cédait en rien au premier.

Lorsque nous parvînmes au sommet de la première montagne, nous fîmes halte. Je mis pied à terre et allai m’asseoir au même endroit où, sept mois auparavant, j’avais été déposée mourante. Je restai là assez longtemps en admiration de la délicieuse vallée d’Aréquipa ; je lui faisais, mes derniers adieux. Je considérai la forme