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nes, pendant qu’elle me disait les choses les plus affectueuses, prononcées avec une noblesse, une grace, une facilité qui achevaient de me fasciner. Je sens mon insuffisance pour peindre une telle beauté. Raphaël n’a jamais conçu pour ses vierges un front où il y eût autant de noblesse et de candeur, un nez aussi parfait, une bouche plus suave et plus fraîche ; mais surtout un ovale, un cou, un sein plus admirablement beaux. Sa peau est blanche, fine, veloutée comme celle de la pêche ; ses cheveux brun clair, fins et brillants, comme la soie, tombaient en longs flocons de boucles ondoyantes sur ses épaules arrondies. Elle est un peu trop grasse, peut-être   ; néanmoins sa taille élancée ne perd rien de son élégance. Tout en elle est plein de fierté et de dignité ; elle a le port d’une reine. Sa toilette s’harmonisait avec la fraîcheur de sa belle personne.

Sa robe en mousseline blanche, parsemée de petits boutons de rose brodés en couleur, était très décolletée, à manches courtes, et la taille très longue formait pointe sur le devant. Cette façon lui était très avantageuse, en laissant voir ce qu’elle avait de plus beau, le cou, les épaules, la poitrine et les bras. De longues boucles