Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
330

Madame Denuelle habite Lima depuis 1826 ; elle y a établi un hôtel garni qui est le plus beau et le mieux tenu de tous ceux que renferme la ville. Elle y avait annexé, depuis deux ans, un magasin dans lequel elle vendait toutes espèces de marchandises ; car, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le remarquer, le commerce, dans ce pays, n’est pas encore classé et subdivisé en spécialités, et tout le monde s’en mêle. De plus, c’est elle qui a fait rouler les premières voitures entre Lima et le Callao, pour le transport des voyageurs ; cette entreprise lui appartient. Dans le fond de la maison est la salle à manger ; la table est de quarante couverts. A côté se trouve un très beau salon, auquel est attenante une salle de billard : ces deux pièces prennent jour sur un petit jardin. L’ameublement de toutes les salles est aussi riche que commode ; on y rencontre l’élégance française et le confort anglais. Le service de la table est très beau ; on y est avec le même luxe qu’à Londres et à Brunet hôtel. Les appartements qu’elle loue aux étrangers sont aussi très bien tenus ; bons lits, beau linge, rien ne manque ; les domestiques sont Français ou Anglais, en sorte que tout se fait avec beaucoup de vi-