oreilles, l’excitent enfin par tous les tourments imaginables ; et, aussitôt qu’ils craignent d’être éventrés, rentrent vite dans leur rotonde. Je ne crois pas qu’il soit donné à personne de se défendre d’une forte émotion de terreur à la vue du taureau entrant d’un bond dans l’arène, et s’élançant furieux sur les chevaux ; l’animal, le poil hérissé, la queue battant ses flancs, les narines ouvertes, pousse par instants des beuglements de rage ; sa fureur convulsive est effrayante ; il fait mille bonds et poursuit les chevaux et les hommes, qui lui échappent avec agilité.
Je conçois l’attrait puissant que ces spectacles peuvent avoir en Andalousie : là, de superbes taureaux, dont la fureur n’a pas besoin d’être excitée ; des coursiers pleins de feu et de vigueur dans le combat ; et ces toreros andalous, habillés comme des pages, étincelants de paillettes d’or, de diamants, dont l’agilité, la grace, la bravoure tiennent de la féerie, se jouant de la fureur du terrible animal, qu’ils terrassent d’un coup, donnent à ces sanglantes représentations tant de grandiose, le danger est si réel et le courage si héroïque, que je conçois, dis-je, l’enthousiasme, l’enivre-