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voisine. Le peuple, dans sa rage, tuait indistinctement les soldats et officiers qui avaient fait la révolution comme les autres ; et, pour soustraire les militaires au massacre, on fut obligé de les cacher. La maison de Gamio, qu’avait occupée San-Roman, fut pillée, et celle d’Angelita Tristan, où demeurait le colonel Quirroga, fut également assaillie ; mais celui-ci s’était enfui.

Dans le premier moment, mon oncle fut nommé par acclamations commandant militaire. Le lendemain, tout rentra dans l’ordre ; le peuple se soumit aux conseils des chefs qu’il s’était donnés. Ses souffrances et sa victoire avaient remonté son moral à un tel point, qu’aussitôt que le bruit vrai ou faux se répandait que les gamarristes approchaient, tous s’empressaient, même les gens de la campagne, de s’armer et de sortir à leur rencontre.

Arismendi, Lindauri et Riviro furent, avec Lobaton, les auteurs de cette révolution ; ce sont eux qui se mirent à la tête du peuple et expulsèrent les gamarristes d’Aréquipa. Cet événement porta le découragement dans les divers corps de troupes qui tenaient pour Bermudez, et tous successivement reconnurent le