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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/450

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capitaine, qui était grande et très belle, et j’y trouvai dona Pencha à moitié vêtue, étendue sur un matelas qu’on avait mis sur le plancher ; elle me tendit la main, et je m’assis auprès d’elle.

— Vous n’ignorez pas, sans doute, me dit-elle, que je suis sujette à un mal terrible et…

— Je le sais, interrompis-je ; mais la médecine est-elle donc impuissante pour vous en guérir, ou n’avez-vous pas confiance dans les secours qu’elle offre ?

— J’ai consulté tous les médecins et fait exactement ce qu’ils m’ont prescrit ; leurs moyens ont été sans succès : plus j’ai avancé en âge, plus le mal a augmenté. Cette infirmité m’a beaucoup nui dans tout ce que j’ai voulu entreprendre ; toute émotion forte me donne aussitôt une attaque ; vous devez juger par là quel obstacle ce mal a dû apporter dans ma carrière. Nos soldats sont si peu exercés, nos officiers si poltrons, que je m’étais résolue à commander moi-même dans toutes les affaires importantes. Depuis dix ans, et longtemps avant que je n’eusse l’espoir de faire nommer mon mari président, j’assistais à tous les combats, afin de m’habituer au feu. Souvent,