— Je viens, au contraire, vous faire rire ; je suis sûre que ce sont vos visites au Callao qui vous ont fait mal. Cette dona Pencha, avec ses attaques d’épilepsie, vous aura porté sur les nerfs : c’est bien fait pour cela ; on dit qu’hier elle tombait tous les quarts d’heure. Grâce à Dieu, nous en voilà débarrassés ; oh ! la méchante femme !
— Comment pouvez-vous en juger ?
— Par Dieu, ce n’est pas difficile ; une virago plus audacieuse qu’un dragon aux gardes, qui souffletait des officiers, comme je le ferais de mon petit nègre.
— Eh ! pourquoi ces officiers étaient-ils assez vils pour le souffrir ?
— Parce qu’elle était la maîtresse et qu’elle distribuait les grades, les emplois, les faveurs.
— Madame Denuelle, un militaire qui souffre des soufflets mérite d’en recevoir. Dona Pencha connaissait très bien les hommes qu’elle avait à conduire, et si elle n’avait fait d’autres fautes que de corriger les salariés du gouvernement qui manquaient à leurs devoirs, vous l’auriez encore pour présidente.
Madame Denuelle eut le talent de changer le cours de mes pensées, et lorsqu’elle sortit, j’étais presque gaie.