Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71

de sagesse devant ceux qui n’ont pas le sou.

Tout le monde, à Aréquipa, est persuadé que le vieil Hurtado a trouvé un tombeau qui alimente ses immenses dépenses. Quant à moi, je crois que, comme le vieillard de La Fontaine, il a rencontré le trésor dans son travail, ou, comme il le dit, dans sa sagesse. Certes, le travail intelligent est bien la meilleure sagesse humaine. Ce vénérable vieillard est économe sans avarice, et très laborieux : il possède des connaissances d’application très étendues et bien supérieures à celles des gens du pays. Il a travaillé pendant une longue vie et a pu mener à bonne fin ses nombreuses entreprises. L’origine de sa fortune est, ce me semble, suffisamment expliquée, sans qu’il soit besoin de recourir à la découverte miraculeuse d’un tombeau. Au surplus, la destinée l’en eût-elle favorisé, on devrait s’en réjouir, puisqu’il fait de ses richesses un aussi noble usage : mais on est jaloux des hommes dont l’intelligence prime les autres ; quand on ne peut calomnier leur succès, on les attribue au miracle plutôt que d’y reconnaitre une supériorité.

Mon oncle m’envoya chercher, et je me retirai