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TROISIÈME PARTIE




I


Paris-Plage est la prétentieuse appellation de la station balnéaire, naguère très modeste, resserrée entre la forêt de sapins du Touquet et la Manche, qui, récemment, s’est créée à gauche de l’embou­chure de l’Authie, au milieu des sables capricieux des dunes. On y parvient par la ligne bien connue du chemin de fer de Paris à Calais. À Étaples, on descend des express, et un tramway électrique se charge de vous y conduire. Il semble lui-même, ce tramway, assagi par l’atmosphère calme en laquelle il se meut. Lentement, bien que peu chargé, il démarre de la gare d’Étaples et s’engage, avec une sorte de prudence dont on lui sait gré, dans des rues sinueuses et étroites, où il n’y a place que pour lui, s’arrêtant au coin de quelques-unes. À droite, on laisse l’Authie, qui, limpide et élargie, se déverse lentement dans la mer ; puis on s’enfonce davantage dans le bourg.

Bientôt on a dépassé Étaples, l’usine élec­trique, et on entre dans la forêt du Touquet. Étrange forêt ! Poussée dans la dune de sable, sans grands arbres, un taillis de peupliers en