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RICHE OU AIMÉE ?

en voyant avec quel entrain André y faisait honneur, tout en devisant gaiement avec Gisèle, dont la mauvaise humeur avait disparu comme par enchantement.

Lorsqu’on fut revenu au salon, la jeune fille s’approcha de l’officier.

— Comment allez-vous ? lui dit-elle.

— À merveille, mais ne le dites pas, mon smoking n’était pas assez frais pour la duchesse !

VI

Il était plus de minuit lorsque les d’Azas rentrèrent au château ; naturellement, personne autre que les gens de service ne les avait attendus, et on ne les revit, le lendemain, qu’au déjeuner.

— Eh bien ? fit la première Mme de Vauteur, lorsqu’elle vit sa fille entrer au salon ; et la journée d’hier ?

— Superbe ! ma mère, répondit la comtesse, encore sous l’impression évidente d’un succès, superbe ! un monde fou, un temps magnifique, un entrain sans pareil, une fête des plus réussies.

— Et votre fille a bien eu sa part de ce mérite, ma mère, fit d’Azas ; tout ce dont elle s’est spécialement occupée a réussi à merveille, elle a été très entourée, très complimentée.

— Cela ne m’étonne pas, dit Mme de Lacourselle toujours aimable.

Mais la comtesse ne sembla point prendre garde à cette interruption, elle regardait André et paraissait étonnée de son silence.

— Et votre migraine ? lui demanda-t-elle, le regardant fixement.

— Finie, ma cousine, je vous remercie, cette vilaine maladie ne résiste pas, chez moi, à une bonne nuit.

— En tout cas, elle vous est venue mal à propos, poursuivit Mme d'Azas, car je