Page:Floran - Riche ou aimée, 1920.djvu/63

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— Préférerez-vous être la soif ? lui dit André.

— Non, c’est plus masculin. La soif, c’est vous,

— Heureusement, ajouta-t-elle après un temps, que ma tante a rassuré Jeanne sur notre sort et nos intentions ; sans cela, voyez quelle situation sotte nous feraient ses conjectures ?

— Oui, répondit André, mais vous pouvez être tranquille, avec la façon dont Mme de Vauteur a répondu à sa fille, il n’y a plus d’équivoque possible.

Deux jours plus tard, tous les hôtes de Bloicy étaient réunis au salon ; chacun relisait son courrier ; Mme d’Azas retournait d’une main nonchalante des échantillons qu’elle venait de recevoir et dans lesquels elle devait choisir sa toilette pour la noce de Marcelle de Chamade.

— Tu ne m’as pas l’air, lui dit sa mère, de faire tes préparatifs avec beaucoup d’entrain ?

— Oh ! je n’en ai pas le moindre, répondit la comtesse ; c’est parce qu’il le faut, sans cela, je n’assisterais pas à cette cérémonie.

— Ma cousine n’aime pas les mariages faméliques, remarqua André, jetant à Gisèle un coup d’œil d’intelligence.

— C’est très vrai, riposta Mme d’Azas, mais comment le savez-vous ?

— Par hasard, répondit-il évasivement, et je suis de votre avis.

A ce moment, la tête de M. d’Azas émergea de son Figaro, qu’il lisait consciencieusement de la première ligne à la dernière.

— André, dit-il, ne devez-vous pas passer capitaine ?

— J’en attends la nouvelle tous les jours.

— Eh bien ! mon cher, j’ai le plaisir de vous l’apprendre, vous êtes nommé au…e chasseurs, en garnison à Paris.

— Quelle veine ! fit le jeune homme tout joyeux, prenant le journal des mains du comte.

Et, ayant vérifié son dire :

— C’est très exact, comment se fait-il que je n’en sois pas encore avisé ? Sans doute parce qu’on ne sait où me trouver, depuis mon départ en permission. Qu’importe, la chose est certaine et m’eg