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Riche ou Aimée ?

I

Il faisait un aveuglant soleil, lorsque André de Chateaublon arriva au château de Bloicy, chez la marquise de Vauteur, sa tante par alliance. L’auto, qui était allé le chercher à la gare, s’arrêta devant le perron de la seigneuriale demeure. André en gravit à la hâte les marches, tout titubant de chaleur et de lumière, ébloui par cette immense façade blanche, dont les pierres impitoyables semblaient incandescentes sous les rayons brûlants de ce midi d’août.

Mais, dès que la porte de la grande galerie vitrée qui courait tout le long de l’habitation se fut ouverte, une sensation de bien-être et de fraîcheur le prit, dans l’ombre des grands stores épais, sur les dalles froides et diaprées d’un pavé de mosaïques. Elle s’accentua encore quand le domestique qui l’introduisait, le fit pénétrer dans un petit salon, dont les fenêtres, s’ouvrant du côté opposé, sur le parc, laissaient voir les perspectives reposantes de beaux arbres séculaires, sous lesquels se devinait le miroitement d’un étang où nageait, abandonnée à cette heure, une petite barque aux couleurs vives. Dans un coin de l’appartement, spécialement encombré de bibelots élégants, Mme de Vauteur était assise.

— Bonjour, beau neveu ! fit-elle en se levant pour aller au-devant du voyageur. — Ma chère tante.

Et, avec une courtoisie charmante, le jeune homme, s’inclinant, porta respectueusement à ses