Page:Florian - Fables, illustrations Adam, 1838.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FABLE XIX.

LES DEUX PAYSANS ET LE NUAGE.


G

uillot, disait un jour Lucas

D’une voix triste et lamentable,
Ne vois-tu pas venir là-bas
Ce gros nuage noir ? C’est la marque effroyable
Du plus grand des malheurs. Pourquoi ? répond Guillot.
— Pourquoi ? Regarde donc ; ou je ne suis qu’un sot,
Ou ce nuage est de la grêle
Qui va tout abîmer, vigne, avoine, froment ;
Toute la récolte nouvelle
Sera détruite en un moment.
Il ne restera rien, le village en ruine
Dans trois mois aura la famine ;
Puis la peste viendra, puis nous périrons tous.
La peste ! dit Guillot : doucement, calmez-vous ;
Je ne vois point cela, compère :