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Il ne put me cacher son mécontentement du retard que le gouvernement de Versailles mettait pour se prononcer sur la négociation.

Il me donna une note et me dit : Lisez, je vous prie.

Voici le texte de cette note :

Écrit le dimanche 23 avril, et remis à M. Washburn, ministre des États-Unis, qui s’est chargé de faire parvenir et qui, en effet, a fait parvenir le lendemain à M. Lagarde, la note suivante, dont nous croyons devoir exactement reproduire les termes :

Au reçu de cette lettre, en quelque état que se trouve la négociation dont il a été chargé, M. Lagarde voudra bien reprendre immédiatement le chemin de Paris et rentrer à Mazas. On ne comprend guère que dix jours ne suffisent pas à un gouvernement pour savoir s’il veut accepter ou non l’échange proposé. Ce retard nous compromet gravement, et peut avoir les plus fâcheux résultats.

Signé : G…,
archevêque.
De Mazas, le 23 avril 1871.

Le 24, je vis Rigault pour lui parler du retard de M. Lagarde et lui faire lire la note que l’archevêque lui avait fait parvenir par l’intermédiaire de l’ambassadeur américain.

Après avoir pris connaissance de cette note, Rigault me dit :

— Ces fourbes de Versailles jouent cet imbécile de Lagarde. Il n’obtiendra rien. Vois souvent Darboy, et cherchez ensemble un moyen nouveau : nous ne pouvons pas laisser Blanqui aux Versaillais. Il nous le faut quand même. Offre tous les otages, si la chose est nécessaire.