— Ces messieurs, me dit-il, le nonce du pape, l’ambassadeur américain et le délégué du maire de Londres doivent se rendre à Versailles. M. Thiers les attend.
— Le moment est arrivé, ajouta M. Deguerry, d’y aller vous-même. Ma lettre sera prête demain matin de bonne heure.
— Je suis prêt à partir, répondis-je, j’ai mon permis.
Le 11, à dix heures du matin, j’étais à Mazas. M. Darboy me remit la lettre de M. Deguerry et la sienne.
Ces deux lettres étaient adressées à M. Thiers.
Le 12, je partis pour Versailles ; mais ce ne fut que le 13, à huit heures du matin que je fus reçu à la préfecture par le chef du pouvoir exécutif.
— Vous avez, me dit M. Thiers, des lettres à me remettre de la part de Mgr Darboy ?
— Oui, les voici.
M. Thiers prit les lettres, les lut et me dit :
— Mais la chose n’est pas possible. La tête de Monseigneur ne peut pas être en danger. M. Deguerry se trompe : il est mal renseigné.
— M. Deguerry ne se trompe pas, et il est très bien renseigné.
— Mais, si la Commune commettait un pareil crime, ce serait monstrueux.
— Il ne dépend que de vous, monsieur Thiers, de l’empêcher.
— Je ne demande pas mieux, mais donnez-moi donc la raison qui vous fait croire que la tête de Monseigneur soit en danger.
— C’est la conduite inhumaine que les généraux de