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Page:Flotte - Blanqui et les otages en 1871, 1885.djvu/28

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l’armée de Versailles tiennent envers les combattants de la Commune.

— C’est une erreur, une grande erreur, monsieur Flotte ; les insurgés qui combattent pour la Commune sont traités comme nos propres soldats, lorsqu’ils tombent entre les mains du gouvernement régulier.

— Ce qui n’est pas une erreur, monsieur Thiers, c’est le triple assassinat de Duval et de ses deux lieutenants par le général Vinoy, et celui des quatre-vingt-quatre gardes nationaux fusillés par l’ordre du général de Galliffet.

M. Thiers me regarda un instant et, changeant tout à coup la conversation, reprit :

— Cette question d’échange a déjà été deux fois agitée au Conseil. Demain matin je la présenterai de nouveau à la commission des Quinze. Je n’oublierai rien pour la faire prendre en considération.

— L’archevêque et M. Deguerry comptent sur votre influence, et espèrent que vous ne leur refuserez pas ce qu’ils sollicitent, puisque les principes ne sont pas en jeu.

— Monseigneur et M. Deguerry se trompent sur mon influence. Je peux, d’accord avec le Conseil et les généraux, faire beaucoup de choses ; mais, sans leur autorisation, je ne puis rien. Je ne connais pas M. Blanqui. On le dit très intelligent et très dangereux ; il appartient au parti extrême de la Révolution.

Il s’arrêta un moment, puis il parla de sa maison démolie de ses principes politiques, de ses préférences pour le gouvernement anglais sur le gouvernement américain, et finit par ajouter :

— Si les Prussiens ne sont pas dans Paris, c’est à moi